Rêves, espace et temps

L’espace-temps est une représentation mathématique de l’espace qui nous entoure et du temps qui passe. L’inséparabilité de ces deux concepts n’est pas toujours constante chez certains rêveurs. On note parfois des connaissances de la Physique se manifestant au-delà de l’enseignement universitaire ou scolaire qu’ils ont reçu.
Ici, nous verrons comment le soi se définit dans le cadre de l’espace et du temps sous différentes approches oniriques.

 

Le rêve qui va suivre est rapporté par une patiente qui exerce la profession d’expert comptable. Elle possède des connaissances scientifiques.

Rêve :

« J’évolue dans un référentiel qui conjoint espace et temps ainsi reliés l’un à l’autre. Je vis par rapport au temps des événements me ramenant à une certaine époque. Ces événements s’inscrivent dans un lieu qui lui même comporte d’autres événements qui alimentent cette notion du temps ; symétriquement, je passe dans des événements (temps) et lieu (espace). L’espace alimente le temps.

A force d’avancer dans un monde à deux dimensions… Ce serait à l’instant présent, à tel endroit.
C’est un point, c’est une dimension, ici, maintenant. La deuxième dimension c’est « avancer un peu » : le futur proche ? La troisième dimension, c’est le recul que donne le passé. »

C’est vertigineux. Ça alimente cette notion d’infini. A mon niveau psychologique, ça freine.

Tout ça donne un cube fermé, un référentiel à trois dimensions.
Une droite : une dimension. Une surface, deux dimensions. On se déplace à plat sur une surface.

Il y a trois dimensions : un axe horizontal, un axe vertical, et le troisième axe c’est la profondeur. Moi qui ai une dimension d’enfermement comme dans un cube, je vis et j’ai besoin d’infini.
Au-delà du cube, je porte l’histoire de ma mère, de ma grand-mère. Au-delà du cube, il y a une évolution dans le temps et dans l’espace. Cette dimension évolue avant ma naissance, et après. Il y a des traces portées par le temps.
Un cube, dans un autre grand cube ? »

Commentaire : 

 

 

Durant cette séance, la patiente fait évoluer sa définition de l’espace-temps.
Elle se situe d’abord sur une ligne représentant le temps. Elle est dans le présent, coincée entre les infinités du passé, et du futur.
Ensuite, elle introduit la notion d’espace en rajoutant deux dimensions à son référentiel, puis une troisième dimension.

On entendra que la rêveuse se place dans un référentiel cartésien, qui évolue au cours du temps. Elle rapporte aussi le vertige procuré par la notion d’infini.

En mathématiques, un système de coordonnées cartésiennes permet de déterminer la position d’un point dans un espace affine (droite, plan, espace de dimension 3, etc.) muni d’un repère cartésien (définit par ses unités).

La patiente formalise sa vie comme un cube dans ce référentiel : dans un repère cartésien, un cube est définit par un couple de points : un point d’origine (ici, la naissance) et un point de fin (la mort). Ce cube représente l’espace occupé par la patiente dans le temps. De cette manière, on peut définir l’emplacement de l’individu dans l’espace à un instant t.
Si on représente la vie d’un individu comme un cube dans l’espace-temps, la patiente et les interactions qu’elle a avec les autres, sont des intersections de ces cubes : à un instant donné, et un emplacement donné, elle vit le présent avec une ou plusieurs personnes.

Selon la patiente, cet infini, bien que vertigineux, est nécessaire pour se défendre de l’enfermement de son être : l’infini est une échappatoire à la finitude de son être.

Lors d’une autre séance elle abordera cet notion d’infini comme un absolu :

Rêve :

« C’était l’été. Je prenais un bain dans l’océan Atlantique. Une sensation de bien-être. Rien dans un tout. Sensation d’être en s’oubliant. Être dans l’univers, dans quelque chose qui nous dépasse. Un besoin comme de se fondre dans l’immense, avec dépouillement absolu en communion avec l’absolu. A la fois, pas grand chose, et tout. »

Association d’idées :

« J’aspire à retourner dans l’espace, dans le temps, un monde vierge, idéal.
J’aspire à la simplicité. Un fil linéaire…
J’ai la certitude d’avoir vécu l’intensité de la légèreté. Un ressenti libre et protégé. J’aimerai rentrer dans mon monde intérieur. Il est parallèle aussi, ce monde.
L’écrire ? Donner du sens à l’être. L’être c’est l’empreinte du temps et de l’espace. Il est imprégné. Pour l’être de l’individu c’est au delà de son propre vécu. Il porte en lui générations et générations. La page blanche n’existe pas. Peut-être qu’on a tous des empreintes communes. On a tous la même histoire en partie. Ça se rejoint quand on est dans le passé, ou le futur.
Dans un monde sans limite, non connu. Il y a une façon de s’en sortir de cette dimension espace-temps, son opposé serait l’apesanteur. Il n’y a plus de pressions, plus de repères.Tout est toujours partout, et plus rien n’est nulle part. Il n’y a plus que l’esprit en apesanteur qui pense. »

Commentaire :

Elle parle ici d’un idéal et revient sur l’infini (absolu). Le temps porte les « empreintes » de ces rencontres, les êtres sont imprégnés de ces instants d’interactions (intersections de cubes).

Son but est, ici encore, d’échapper à sa condition d’être fini en se débarrassant de la pesanteur de la conscience de soi : un retour à l’innocence de l’enfance ?

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Rêve d’un autre sujet :

« Je suis dans un espace comme dans un campus. C’est agréable. Tout d’un coup, par derrière moi, à coté de moi ? Quelqu’un tient un paquet de papiers écrits et épars. Il me les tend. Il me dit que j’avais oublié de les trier ; c’est comme si je les reconnaissais. Au moment ou je les prends, il disparaît, devant ? ou derrière ? »

Association d’idées :

« Je les reconnaissais ces papiers. Sans les connaitre. Il fallait donc les avoir connus. On peut tracer le chemin, et le retracer. Je n’ai pas le temps de pouvoir faire le chemin toute seule. Cela ne peut se dérouler que par vous qui êtes là : vous êtes le présent. Une présence, présente.
Je me demande si passé et futur ne se rencontrent-ils pas dans le présent. »

Commentaire :

Il y a confusion dans l’espace (on ne sait pas définir où se trouve l’autre personne) couplée à une confusion dans le temps : ici le temps n’a pas autorisé l’imprimatur des papiers. Comme si le temps n’avait imprégné uniquement que le subconscient du rêveur, mais pas sa mémoire.

« Vous êtes le présent » fait écho à la phrase « Je n’ai pas le temps de pouvoir faire le chemin toute seule. » Ces deux propositions établissent la présence de l’analyste comme un médiateur dont l’aide est extemporanée.  

 

Autre séance d’un autre sujet :

« Je suis arrivée ici avec des trous dans mon temps. Ici, à certains moments, on bâche, et on fait émerger du trou, par exemple, comme le souvenir de mon jumeau mort. Le trou a été rempli. Ces mouvements vont faire qu’il y a un ensemble. Un bonheur de n’être que dans le présent. Alors, je suis avec vous, ou plus. Ce moment là recouvre le tout. Il n’y a plus, ni présent, ni passé. Il n’y a plus que du présent. Je suis très bien. Ça recouvre tout. C’est un présent qui s’arrête. Il devient passé, et il n’est pas futur. Il y a un ressenti affectif qui crie, pousse, me pousse à recouvrir tout le reste. C’est un ressenti qui a du mal à sortir.

Du coté du temps, il y a « être avec » et des séparations alternées. Ces alternances peuvent être recouvertes d’un présent continu.
Du coté de l’espace, c’est un peu la même chose. Il y a des alternances. On peut être sur le même chemin, et à coté. Il y a quelque chose qui recouvre ça, c’est demeurer ; il n’y a plus alors alternance de « être avec », séparer, marcher à coté, mais il y a au dessus, un espace avec demeurer.
Simultanément, je relie l’alternance recouverte par un présent continu. L’alternance est recouverte par demeurer et ce, par rapport au temps et à l’espace. Demeurer est un présent continu. La manière de dépasser la séparation, c’est de n’être que dans le présent et demeurer.
Tout ça conduit à l’UN, mais quelque part, on refuse. »

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Commentaire :

La patiente hisse son propos vers une création incluant l’espace, le temps, le présent, le futur, la simultanéité, la permanence. Le désir de faire partie d’une entité unique est constant chez tous les rêveurs se situant dans le cadre de cette étude. Le souhait transférentiel d’un rapproché privilégié avec l’analyste est ici dépassé au bénéfice de la PERMANENCE. La permanence procède de manere (rester, demeurer) et signifiant « demeurer d’un bout à l’autre ». La prise de conscience de cette permanence doit se faire dans l’instant présent. La patiente réalise que ni le passé, ni le futur, lui apporteront le bien être qu’elle recherche sauf dans l’instant.

Une autre patiente étaye le propos précédent.

Association d’idées :

« Être par l’esprit… une abstraction ? Si il n’y a que l’esprit, est-on vraiment ? Ça rejoint quand on est dans le passé ou le futur. Il y a 100 ans je n’étais pas. Dans 100 ans, je ne serai pas. Maintenant, je suis par rapport à ce qui m’entoure. Demain, par rapport à l’environnement. Ne suis-je que dans ces pensées qui moulinent dans ma tête ? »

Commentaire :

La patiente souligne (de façon plus explicite) la validité de l’instant présent. Elle détache la nature charnelle de son existence, et la définit uniquement par ses pensées.

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En s’attardant sur les différentes approches de l’espace et du temps par certains rêveurs, il nous arrive de diverger vers l’inopiné, comme ci-après.

Rêve :

« Je suis dans un espace noir indéfini. A la limite avec « il ». ‘ »Il » me voit. J’essaie de cacher cette source de lumière plus large. « Il » vient vers moi, vibre avec moi dans cet espace infini noir. Je n’arrive pas à « le » voir… Insaisissable. Je peux pas « lui » mettre une personne dessus.
Cet espace noir est archaïque… Définir des lignes blanches… C’est très agréable, très aérien, « il » nous englue. »

Association d’idées :

« Un jour, je suis rentrée dans une chapelle. J’ai parlé à haute voix… Quelqu’un était là… Apaisée… Quelqu’un divin ?
C’est dans l’intimité des choses, que je réalise l’infiniment grand, l’infiniment petit… Humilité. Descartes a dit quelque chose comme ça : « L’infini du monde dans un Siron. » (NDLA : petit insecte)

Elle s’arrête de parler et déclare :
« J’ai chaud partout. »

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Commentaire :

On a dans le rêve tous les ingrédients d’une scène primitive (vision par l’enfant d’une relation intime des parents. L’enfant imagine souvent une agression du père sur la mère).
On pourrait imaginer ici une scène primitive « sublimée », un père aimant venant au secours de sa petite fille réveillée, et la calmant. Toutefois, le survenu de « il » et la chaleur du ressenti physique, ouvrent une voie fantasmatique sur le spirituel.

La patiente voit juste quand elle se remémore l’archaïsme de l’espace où elle se trouve : il est celui de la mémoire de tous les individus ayant assisté à la scène primitive. La vibrance de la scène sur l’excitabilité de l’enfant trouve aussi sa place dans cet espace originel.
La patiente ne s’expliquant pas la scène, recherche l’idéal de « il » dans le divin, là où la scène primitive donnerait une explication ordinaire.

Peut-être que l’idéalisation de la scène primitive est une des racines du spirituel ? Cette approche en hérissera sûrement quelques-uns. Leur indulgence prendra corps lorsqu’ils se pencheront sur le pêcher originel.

CONCLUSION

De ces rêves se dégagent certains constats. L’individu cherche à définir son existence par différents biais.
Certains approchent la problématique via une définition mathématique de leur existence (ils sont à tel endroit, dans tel environnement).
D’autres, se définissent par leurs empreintes dans le temps : on notera que leur raisonnement affine leur existence à l’importance de l’instant présent, en se débarrassant du passé et du futur.
Certains vont même jusqu’à se dégager de leur nature charnelle pour se condenser en esprit, en interrogations.

Le regard sur ces rêves est imprégné par la formation clinique, la culture, et l’expérience de l’observateur. Ce dernier a conscience de l’aspect réducteur de son regard. Critique à son encontre : il espère toutefois que de la convergence rencontrée dans les rêves observés, se sédimentera un espoir de l’homme face à la mort. Le désir de ne faire qu’un et de se fondre dans l’unité est une constante de l’humain.

Des mondes sans humains

La majorité des rêves se réalise avec un scénario comportant des personnages, des rôles, un théâtre. Les rêves sont construits -entre autres- autour de la condensation et le déplacement. Ils obéissent à des règles différentes de celles de la réalité. Ils réalisent en eux mêmes un monde différent.
Parmi ces rêves nous avons collecté ceux qui échappent aux rencontres oniriques classiques par l’absence soulignée d’êtres humains.

 

 

Rêve :

« Je suis avec Monsieur Auberger (le sujet ne précise pas l’orthographe). Nous avançons sur une route goudronnée. La route devient un chemin de sable et à partir de là, il est impossible de repartir en arrière. Le paysage est magnifique. Des arbres sont le long de la mer.
Je continue seul.
Les vagues viennent mourir sur le rivage, c’est de toute beauté. Je suis dans une solitude absolue. Cette solitude est totale dans sa beauté et me convient. Les arbres ont une particularité : ce sont des arbres-lièges, sans écorce. »

Association d’idées :

« Il y a un silence qui me convient profondément. »

Commentaire :

Le « haut » berger se rencontre dans d’autres rêves. Il est alors « celui qui marche à côté ». Ce guide conduit jusque au monde du silence absolu.
Ce guide au nom évocateur est la dernière rencontre avec une forme humaine. Il constitue une fonction d’avantage qu’un humain. L’irréversibilité de l’entrée dans un monde sans humain est soulignée. Le silence exclut la présence humaine. La mort, imagée par l’écorce des arbres, est absente.

 

Rêve :

« Je suis dans un champ de blé. J’avance.
Tout est si paisible.
Je tends mes bras et mes mains effleurent les épis de blé.
Il y a des arbres au loin : une forêt.
Tout est si lumineux. Le soleil inonde le monde de sa chaleur.
Tout est blond.
Je me sens si bien.
Je regarde autour de moi ; je suis seule dans ce champ de blé. Je n’entends aucun son. C’est le Silence.
Il n’y a que moi, Moi ? »

Associations d’idées:

« C’est comme si la Trame de la Vie m’était montrée :
Le Soleil est Tout. Il révèle la Beauté du Monde. « 

Commentaire :

Le rêveur fait bien la part entre une individualité « moi » minuscule et une totalité, un grand « Moi ».
La trame est par définition une organisation ici éclatante. Les éléments constitutifs de l’entrelacement sont une perspective : au loin une foret, que l’on atteint en traversant les blés, porteurs de graines, promesses du renouveau.
Les sensations comme la chaleur, le tactile, ou le bien-être, sont là.
La singularité disparaît au bénéfice d’un TOUT dont la lumière est le support et l’organisatrice. L’autre n’a plus sa place.

 

Rêve :

« Un immense champ de blé, un coquelicot. Personne. »

Association d’idées :

« Pas d’humain. C’est beau. »

Commentaire :

Le rêveur fait de l’humain un corps étranger à la beauté. Le beau procède de la singularité du coquelicot au milieu de l’uniformité des épis. L’identique, sans le coquelicot, régnerait alors. La singularité non-humaine du coquelicot constitue la splendeur de la scène.

 

Rêve :

« Il y a des personnes personnes. Il y a aussi personne. »

Associations d’idées :

« Et si je mettais un grand P pour en faire Personne ?… »

Commentaire :

La rêveuse suggère que le monde que nous connaissons est habité par des individualités nommées « personnes personnes ». En instaurant « Personne » à l’aide d’un P majuscule, la rêveuse incarne la primauté d’un être unique.

On peut aussi concevoir « personnes personnes » comme une solitude de l’individu (personne)  au sein du groupe d’humains qui l’entoure. Leur présence ne fait pas écho à l’humanité du rêveur.

 

Conclusion :

Il se dégage de ces rêves une atmosphère de paix dans la solitude : les facteurs anxiogènes (bruits, mort, autrui, …) sont absents. Le désir d’appartenir à un monde d’un « grand Tout » est clair.

La vie est soulignée dans sa beauté, par l’absence de turbulences. La lumière emplit le tableau.
Le silence est toujours présent, il apaise le rêveur et l’accompagne dans sa séparation des autres humains.
Il n’y a pas d’horizon à l’amplitude de l’environnement observé par les rêveurs.

On pourrait y voir une aspiration des humains à échapper à l’ordinaire de leur environnement. On appréciera toutefois l’orientation poétique de ce désir ordinaire.

Mondes différents

Les mondes différents sont décris depuis l’Antiquité par nombre philosophes. On retiendra Anaxagore. Il inaugure le concept de « noûs » : une intelligence organisatrice et directrice du monde. Le monde est formé de substances diverses, sans naissance, sans terme, qui s’agence par combinaisons et séparations. Ailleurs, Platon prône le monde des idées abstraites immuables. Plus proche de nous, Lavoisier propose : « Rien ne se perd, rien ne se  crée, tout se transforme ».
J.R. Dos Santos reprend les propositions d’Anaxagore, Platon, Lavoisier sur un mode plaisant. Il propose : « chacun de nous contient une particule qui a appartenu à des ensembles constitués tels que Einstein ou Newton ». Il suggère qu’une des particule de ces savants est en chacun d’entre nous.
Ces propulsions diverses proposent un fantasme : et si chacune de ces particules contenaient une mémoire ? peut-être universelle ?
Nous rencontrons dans les rêves des formes analogiques à cette élaboration.

 

Résultat de recherche d'images pour "coulisse de theatre rideau"Rêve :

« Dans les coulisses d’un théâtre, il y a plusieurs rideaux. A chaque intervalle entre deux rideaux existe un univers différent. Dans la salle il y a un passage comme des portes, on se glisse vers des univers différents. »

Commentaire :

Les mondes existent là où notre intérêt nous porte. On peut voir ici une analogie avec les propositions de Sheldrake : il existerait des pôles attracteurs et organisateurs. Il donne en exemple la Gravité, ou encore des champs de forces, de formes.
Ici, le rêve laisse plutôt entendre que des mondes existent là où notre intérêt et nôtre curiosité sont attirés.

 

Rêve :

« Je suis dans un monde de ricochets : des cercles, des cercles, des cercles, … »

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Commentaire :

Le transfert de l’énergie par ondes et particules est à évoquer.  L’impact de l’énergie de la pierre sur l’eau propage des ondes, leurs interférences et propagation. Le rêveur est dans un monde dans lequel les cercles et les ondes l’entourent, l’impactent.

 

Des modèles ondulatoire sont aussi évoqués dans le rêve ci-après.

Superbe représentation de l’Univers par un artiste

Rêve : 

« Je suis dans l’univers. Dieu ? une intelligence dans des motifs concentriques. »

Association d’idée:

« Votre femme a la même âme, dans un autre corps. »

(La patiente rencontra l’épouse de l’observateur sur le palier du cabinet médical).

Commentaire :

On précise que la patiente entremêle âme et intelligence.
Si dans le monde onirique de la patiente une même âme se retrouve dans des corps différents, alors une unicité se dessine : Dieu ?
Une unicité se constitue en dehors des enveloppes.
Réciproquement, il y a une corrélation, un écho, entre les corps situés dans des mondes différents et habités d’une même âme.
Les âmes de l’univers ? L’âme des univers ?

 

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Rêve :

« Je suis dans un sablier. Dans la partie la plus étroite  la vitesse est immense. »

A rapprocher de :

Rêve :

« Je suis un balancier. »

Commentaire :

Ce rêve, associé à celui du sablier, suggère un monde qui accentuerait le lien entre mouvement et temps.
Les rêveurs sont au centre du temps qui passe, l’un accompagnent le mouvement (balancier), l’autre l’observant.
On renverra l’immensité de la vitesse à celle de la lumière.
L’analogie avec le Big crunch et le Big freeze est-elle si lointaine?

 

CONCLUSION

L’imaginaire des rêveurs crée parfois des mondes différents, inhabitables sous notre forme actuelle.
La peur de la mort engendre des échappatoires illustrée par une infinité de mondes oniriques.

Le sablier évoque une continuité sans terme et une transformation permanente. Le rêveur observe un monde dans lequel le concept du « Tout Autre » (R.Otto) devient possible.

Ailleurs, le rêveur observe ou subit une transformation en particule, en onde, ou bien les deux. Le sacrifice de l’identité actuelle aurait pour bénéfice l’accès à du plus vaste et l’indestructible. En devenant particule, l’humain se soustrait à la péremption du corps, et ainsi, à la mort.

Le corps est fatalement menacé par la mort, autant échapper au terme en anticipant sur la menace ; pourquoi pas alors un monde sans corps humain ? Le spectre du terme perd alors son objet. Les mondes sans humains donc sans corps naissent peut être ainsi dans l’imaginaire.
Nous explorerons ces mondes dans un prochain article.